L’habitat pélagique

Étudier les conditions environnementales de la zone pélagique pour faciliter la gestion durable des pêches

Les thons et les autres grands prédateurs vivent en haute mer, dans la zone pélagique, c’est-à-dire dans la colonne d’eau, loin des zones côtières et du fond marin. Les conditions du milieu pélagique sont très variables et sont fortement influencées par les conditions atmosphériques et les masses d’eau. Cet habitat est déplacé par les courants et les tourbillons, et ses caractéristiques (luminosité, température, salinité, oxygène, nutriments…) varient en fonction de la période de l’année, du lieu, de la profondeur et de la topographie du fond de la mer (monts sous-marins, fosse océanique…), ce qui influe sur la faune et la flore marines de différentes façons.

L’application de la connaissance de l’habitat pélagique à une gestion durable des pêches suppose de disposer d’informations concernant les dynamiques océanique et climatique. L’océanographie tient compte des mouvements dans l’océan (courants et vagues), de ses propriétés chimiques, physiques et biologiques, de la géologie du plancher océanique et de la tectonique des plaques, de la température de l’eau, et de l’influence du climat sur l’océan. Une caractérisation océanographique de l’océan Pacifique peut aider les gestionnaires de pêches à mieux comprendre les répercussions de la variabilité climatique sur les pêcheries et à élaborer des stratégies d’adaptation en réponse aux fluctuations de la disponibilité des ressources thonières.

Nous travaillons avec plusieurs partenaires pour renforcer nos connaissances sur les monts sous-marins, qui sont importants pour la biodiversité et la pêche. Ces travaux doivent nous aider à comprendre pourquoi certains monts sous-marins abritent une faune et une flore marines plus abondantes que d’autres. Des recherches sur les mécanismes qui déterminent le niveau d’activité autour des monts sous-marins pourraient aider les gestionnaires de pêches à comprendre l’influence de ces reliefs sur les taux de prise et l’effort de pêche de certaines espèces de thons, et guider des évaluations des stocks et améliorer nos travaux de modélisation de l’écosystème et de la dynamique des populations (SEAPODYM). Ces recherches peuvent également être bénéfiques à la gestion d’autres stocks de poissons associés aux monts sous-marins, tels que les vivaneaux profonds, qui peuvent être vulnérables à l’exploitation.